La prime flamande a boosté les ventes de véhicules électriques au cours de l’année écoulée. Avec une aide financière allant jusqu’à 5 000 € pour les voitures neuves et 3 000 € pour les modèles d’occasion, cette mesure a permis de lever certains freins pour de nombreux particuliers et entreprises.

Mais maintenant que cette prime a été supprimée en 2025, une question se pose : quelles conséquences pour l’avenir de la mobilité électrique en Flandre ? Quel sera l’impact sur les ventes, le marché de l’occasion et la transition vers un parc automobile plus durable ?

Dans cet article, nous analysons l’importance de cette prime, les raisons de sa suppression, ses effets et la manière dont le secteur s’adapte à cette nouvelle réalité.

Le gouvernement flamand, sous la direction de la ministre de la Mobilité Lydia Peeters, avait mis en place la prime pour voiture électrique afin de rendre les véhicules à zéro émission plus accessibles et populaires.

L’objectif principal ? Accélérer la transition vers une mobilité plus écologique et augmenter le nombre de véhicules électriques en circulation.

Cette subvention ciblait principalement deux groupes :

1. Les particuliers souhaitant acquérir une voiture électrique neuve ou d’occasion.

2. Les entreprises désireuses de verdir leur flotte, principalement incitées via des avantages fiscaux et une déductibilité totale des véhicules électriques. Un levier important, sachant que les entreprises représentent une part significative du trafic automobile total.

Avec cette prime, la région flamande visait à réduire le principal obstacle : le prix d’achat plus élevé des voitures électriques. En parallèle, elle souhaitait également sensibiliser le grand public aux avantages de la mobilité sans émissions.

La prime offrait un soutien financier basé sur le type de véhicule électrique et des critères spécifiques.

Les acheteurs d’un véhicule neuf d’une valeur catalogue maximale de 40 000 € (TVA incluse) pouvaient recevoir jusqu’à 5 000 € d’aide. Pour un véhicule d’occasion, la prime était plafonnée à 3 000 €, selon son état et son ancienneté.

Pour être éligible, le véhicule devait respecter certains critères. Seuls les véhicules à zéro émission, comme les voitures électriques à batterie et à hydrogène, étaient concernés. Les hybrides et les véhicules à carburant fossile étaient exclus du dispositif.

Comment demander cette prime ?

La demande de prime pour véhicule électrique se faisait via la plateforme en ligne du gouvernement flamand. L’acheteur devait enregistrer son achat avec un contrat de vente et soumettre sa demande dans un délai de 90 jours après la signature.

Pour la valider, il devait fournir la facture d’achat du véhicule ainsi que le certificat d’immatriculation. Une fois la demande approuvée, le montant de la subvention était versé directement sur le compte bancaire indiqué, assurant un traitement rapide et efficace.

Comme mentionné précédemment, la prime était exclusivement réservée aux véhicules zéro émission, tels que les voitures électriques à batterie et les voitures à hydrogène. En revanche, les modèles hybrides, y compris les hybrides rechargeables, étaient exclus en raison de leur dépendance partielle aux combustibles fossiles.

De plus, la prime de 5 000 euros était limitée aux véhicules neufs dont la valeur catalogue ne dépassait pas 40 000 euros (TVA incluse). Ce plafond a permis de cibler les modèles abordables, excluant ainsi les véhicules de luxe tels que la Porsche Taycan, l’Audi e-tron GT et les modèles haut de gamme de Tesla.

Pour les véhicules zéro émission d’occasion, une prime de 3 000 euros était également disponible. Ces véhicules devaient avoir entre 3 et 8 ans depuis leur première immatriculation et avoir eu une valeur catalogue d’origine inférieure à 60 000 euros (TVA incluse).

Pour les acheteurs souhaitant encore profiter de la prime, des dates limites strictes avaient été fixées. Seuls les véhicules achetés avant le 22 novembre 2024 étaient éligibles, et les dossiers complets, incluant le contrat de vente et les autres documents justificatifs, devaient être soumis avant le 31 décembre 2024 via l’e-loket du gouvernement flamand. Le gouvernement a assuré que les demandes correctement introduites seraient bien traitées et que les paiements seraient honorés, même après la suppression de la mesure.

Cette transition visait à offrir plus de clarté et à éviter des complications administratives, bien que la suppression anticipée de la prime ait été une déception pour de nombreux conducteurs et entreprises.

En 2024, le nouveau gouvernement flamand, dirigé par Matthias Diependaele (N-VA), a décidé d’arrêter prématurément la prime pour les véhicules électriques. Cette décision a été prise en raison de contraintes budgétaires et d’un changement stratégique de politique.

Les ventes de voitures électriques ont fortement augmenté en 2023 et 2024, entraînant une épuisement plus rapide des fonds alloués par la région flamande. Parallèlement, le gouvernement flamand souhaitait redéfinir ses priorités en investissant davantage dans l’infrastructure des bornes de recharge et les stations de recharge rapide, jugées plus efficaces pour accélérer la transition vers une mobilité verte.

Le ministre Matthias Diependaele a souligné que la prime n’était plus viable financièrement et a plaidé pour une approche plus ciblée afin d’accompagner les particuliers et les entreprises dans l’adoption des véhicules électriques.

Tesla a largement dominé le marché des voitures électriques en Flandre, en grande partie grâce au système de subventions mis en place. Le Tesla Model Y s’est clairement imposé comme le modèle préféré des acheteurs particuliers, avec 4 354 unités vendues.

Le Tesla Model 3 a également affiché d’excellents résultats, avec 2 382 exemplaires écoulés, confirmant ainsi la popularité de la marque sur le marché des véhicules électriques en Belgique.

À une certaine distance, on retrouvait le SUV électrique compact de Volvo, l’EX30, qui a séduit 849 acheteurs particuliers. De son côté, la Dacia Spring, souvent qualifiée de voiture électrique la plus abordable de Belgique, a clôturé le top 5 avec 548 unités vendues (source : De Tijd).

L’offre variée de modèles disponibles a rendu la mobilité électrique plus accessible, aussi bien pour les acheteurs soucieux de leur budget que pour les passionnés de technologie avancée.

La prime a directement entraîné une augmentation des ventes de voitures électriques en Belgique, avec un impact particulièrement fort en Flandre.

En 2024, près de 128 000 nouveaux véhicules électriques ont été immatriculés, soit une hausse impressionnante de 37 % par rapport à l’année précédente. Parallèlement, le nombre total de nouvelles immatriculations de voitures a diminué de 6 %, selon les chiffres de la fédération du secteur automobile, Traxio.

Ces données soulignent l’efficacité de la prime pour encourager la transition vers des véhicules zéro émission. Il est toutefois important de préciser que de nombreux véhicules commandés grâce à cette aide ne seront livrés et immatriculés qu’au début de l’année 2025.

Nous sommes donc curieux de voir combien de Flamands auront effectivement profité de cette prime.

L’incitation financière pour l’achat de véhicules électriques neufs en Flandre a indirectement dynamisé le marché de l’occasion. De nombreux conducteurs ayant opté pour un modèle neuf grâce à la prime ont remis leurs anciens véhicules sur le marché, enrichissant ainsi l’offre de voitures électriques d’occasion.

Avec la suppression de la prime, on s’attend à une hausse de la demande pour les modèles d’occasion. Sans subvention directe pour les véhicules neufs, davantage de particuliers et d’entreprises considéreront le marché de l’occasion comme une alternative abordable pour passer à l’électrique.

La prime flamande pour les véhicules électriques a largement contribué à l’essor d’un parc automobile plus écologique, accélérant la transition vers des transports plus durables.

Avec des ventes records en 2024 et un marché de l’occasion en pleine expansion, il est clair qu’un coup de pouce financier a eu un impact positif.

Mais avec la suppression de cette subvention, nous entrons dans une nouvelle phase. Désormais, l’accent sera mis sur les investissements dans l’infrastructure de recharge et d’autres mesures liées à la durabilité. La question est de savoir si cette stratégie suffira à maintenir la dynamique du marché.

L’avenir du marché dépendra fortement des choix politiques en 2025 et d’une éventuelle introduction de nouveaux incitants, que ce soit au niveau flamand ou fédéral. En parallèle, l’évolution de l’offre jouera un rôle majeur, avec de plus en plus de constructeurs automobiles proposant des modèles abordables, rendant ainsi la mobilité électrique accessible à un plus grand nombre.

Avec l’intérêt croissant pour les véhicules électriques et le développement du marché de l’occasion, les perspectives restent prometteuses. Cependant, les futures mesures gouvernementales seront déterminantes pour assurer la croissance continue du secteur.

La question demeure : quelles seront les prochaines aides ou innovations pour accélérer l’électrification du parc automobile en Belgique ?